YFU News 105 : VOIR AU-DELÀ D’UN SIMPLE ÉCHANGE
October 22, 2025 09:07
Cher·es ami·es, cher·es jeunes,
Nous revoici pour un nouveau numéro du YFU News.
Le premier de cette nouvelle année scolaire, qui marque pour la plupart des jeunes le début de leur expérience d’échange.
Mais aussi, pour beaucoup de nos alumni fraîchement rentré·es de leur pays d’accueil, c’est le début de l’année académique, synonyme de changements importants par rapport au secondaire.
Et c’est, mine de rien, un nouveau choc, après le choc culturel qu’iels ont vécu un an auparavant.
C’est en effet une nouvelle étape qui commence.
Je leur souhaite d’ores et déjà bonne chance et beaucoup de courage pour tout leur cursus !
Une rentrée riche en découvertes
Le mois d’août a vu l’arrivée de nos étudiant·es internationaux·ales, qui ont pu se rencontrer et se familiariser avec la vie en Belgique lors de notre orientation à Liège, avant de rejoindre leurs familles d’accueil et de commencer l’école, partie centrale de leur vie d’étudiant·e d’échange.
Et déjà, quelques semaines plus tard, iels ont eu l’occasion de s’amuser à Walibi, grâce à YFU, pour peut-être souffler un peu après des premiers jours souvent fort éprouvants.
Un monde qui change
Quand je regarde en arrière, en pensant justement à l’école, je me rends compte que pas mal de choses ont changé depuis l’époque où je commençais moi-même mon échange.
En grande partie, ces changements sont dus à l’avènement d’Internet.
Désormais, les communications de l’école se font via des applications, qui remplacent dans bien des cas les journaux de classe.
Les recherches se font autant sur un ordinateur ou un téléphone que dans des livres, etc.
Et même si j’admire toutes les choses que la technologie a pu nous apporter, je reste un peu dubitatif·ve quant à savoir si tout cela est forcément un mieux.
La place du numérique
Car certes, on a accès à toutes les connaissances et les informations en quelques secondes.
Mais c’est aussi bien aux vraies infos qu’aux mauvaises, aux « fake news » (pour paraphraser quelqu’un·e de connu·e, pourtant pas avare en la matière).
Certes, on peut contacter tout le monde, partout et tout le temps, mais on passe peut-être parfois à côté de vraies rencontres « en direct ».
Et on perd son droit à la déconnexion, puisqu’on peut être sollicité·e à chaque instant.
Certes, les nouveaux outils et logiciels nous permettent de mieux synthétiser, enregistrer et rédiger, mais au risque d’utiliser de moins en moins notre esprit, aussi bien critique que de synthèse.
L’importance de l’effort et de la rencontre
Même si nos étudiant·es y sont déjà confronté·es dans leur pays d’origine, je pense que cela a quand même un impact particulier sur elleux, puisqu’iels doivent justement faire des efforts supplémentaires pour s’intégrer.
YFU les met toujours en garde contre l’usage abusif d’Internet, car être tout le temps connecté·e nuit à la communication directe et à l’apprentissage de la langue.
Cela ne motive pas à faire beaucoup d’efforts, puisqu’on peut obtenir très facilement des traductions presque instantanées.
Or ce sont justement ces efforts qui sont essentiels pour réussir son intégration culturelle.
Garder un esprit ouvert
J’encourage donc tou·tes nos jeunes, aussi bien celleux en échange que celleux qui rentrent dans l’enseignement supérieur, à utiliser tous ces outils merveilleux avec sagesse, afin de garder un esprit aiguisé face à notre monde en permanente évolution : un esprit d’analyse permettant de trier le vrai du faux et de voir juste.
En ce sens, je suis curieux·se de voir ce que donnera la nouvelle interdiction d’utilisation du GSM dans l’enceinte des écoles pour nos jeunes. Peut-être allons-nous être surpris·es ?
Voir le monde autrement
Quoi qu’il en soit, gardons à l’esprit que si l’on fait le choix de partir à l’étranger, c’est parce qu’on a envie de voir autre chose et de rencontrer de nouvelles personnes, au-delà de ce qu’Internet peut nous en montrer.
Et ça, c’est déjà une très belle démarche, courageuse, qui mérite évidemment d’être mise en avant.
Bonne lecture,
Jean-Paul Boniver
Président de l’OA YFU Bruxelles-Wallonie