YFU News 105 : Chroniques d’un naufrage annoncé

October 22, 2025 09:37

Chroniques d’un naufrage annoncé : Ode à la jeunesse en apnée

À l’heure où j’écris ces lignes

Le conclave budgétaire est en cours et nous devons rester vigilants et porter les préoccupations et la parole des jeunes, pour qu’ils ne soient pas les parents pauvres d’une réforme annoncée.

La suppression des bourses Forem a été actée sans concertation et est passée comme une lettre à la poste malgré nos interpellations.

CFWB : Quand le courant ne passe plus, on coupe l’électricité

Plus de 105 détachés pédagogiques... détachés, oui, mais surtout largués sans bouée.
La réforme APE promet une « économie probable » de 200 millions.

Probable, comme dans « peut-être qu’on va sauver des sous, mais sûrement qu’on va perdre du sens ».

Les subventions ? Gelées.
Pas comme une margarita en terrasse, non : gelées façon cryogénisation de l’engagement associatif.

Et les OJ politiques ? Disparus, évaporés, dissous dans l’acide de la neutralité technocratique.

Époque épique, tragédie en trois actes

Acte I : Le silence des ministères.
La concertation ? Un mot trop long pour les agendas trop pleins.
Les OJ parlent, le gouvernement écoute... son propre écho.

Acte II : La valse des coupes.
On taille dans le vif, on rabote les budgets, on sculpte l’avenir à la tronçonneuse.
Et tant pis si ça saigne.

Acte III : La jeunesse en colère.
Elle gronde, elle s’organise, elle imprime des banderoles avec des slogans qui riment.
Elle n’a pas dit son dernier mot, même si on lui coupe le micro.

Et pourtant, elles tournent… les OJ !

Nées des cendres des guerres, des cris des luttes sociales, des élans démocratiques, les Organisations de Jeunesse sont tout sauf des gadgets.

Elles sont les laboratoires de l’émancipation, les terrains de jeu de la pensée critique, les refuges de l’expression libre.

Elles sont le contre-pouvoir, le poil à gratter, le grain de sable dans la machine bien huilée du conformisme.

Mais aujourd’hui, on voudrait les ranger dans une boîte, leur coller une étiquette, leur imposer un mode d’emploi.
On voudrait qu’elles soient sages, dociles, rentables.
Spoiler alert : elles ne le seront pas.

Alors on se lève, on s’indigne, on s’organise

Parce que défendre la jeunesse, ce n’est pas un hobby du mercredi après-midi.
C’est une nécessité démocratique.

C’est refuser que l’engagement devienne un luxe.
C’est rappeler que les jeunes ont besoin d’espaces pour penser, rêver, débattre et créer, sans avoir à demander la permission.

Les CRACS ne lâchent rien 💪

La jeunesse que nous défendons est celle des CRACS :
Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires.

Tandis que le gouvernement nous la transforme en :
Coupures, Réformes, Abandons, Censure, Sursaut.

Voilà le triste alphabet de la politique jeunesse actuelle.

Les Organisations de Jeunesse, jadis foyers d’émancipation, sont aujourd’hui les cibles d’une réforme brutale.
Détachés pédagogiques largués, subventions gelées, OJ politiques dissoutes : c’est une mise à mort silencieuse de l’engagement associatif.

Le gouvernement joue au Monopoly avec les moyens de la démocratie, mais oublie que les jeunes ne sont pas des pions — ce sont des CRACS.