Mon immersion en Flandre
Introduction
Trois mois de découvertes, de rencontres, d’expériences… Trois mois pour s’approprier, pour saisir la beauté de la langue néerlandaise… Trois mois d’une autre vie, d’autres gens, d’autres lieux… Je suis partie le 20 août dernier et mon séjour s’achève d’ici deux semaines : en voici le récit.
Avant le départ :
J’ai pris la décision de partir trois mois en échange en Flandre peu avant le début de ma 5ème année secondaire. Mes raisons : mon goût pour la langue néerlandaise ainsi que l’importance qu’elle revêt à mes yeux en Belgique, l’envie d’en apprendre plus et de m’ouvrir à cette région que je trouvais finalement assez méconnue… et surtout l’aventure ! Afin de bénéficier d’un an de plus de cours de néerlandais, j’ai choisi de partir en rhéto.
Le départ :
Les mois diminuent… et ce qui était un projet prêt mais lointain devient imminent. Temps de préparer les valises, temps de voir une dernière fois mes amis avant de partir, temps de dire au revoir, temps de monter dans le train tandis que défilent à toute vitesse mille et une pensée : « Pourquoi ai-je décidé cela ? » « Trois mois ! » « Je vivais tranquille pourtant : qu’est-ce qui m’a pris ?! ». Mais le train démarre et mes parents disparaissent ainsi que mes derniers doutes. Il prend de la vitesse et je me sens m’éloigner, incroyablement rapide, des gens et lieux qui m’entouraient quotidiennement. Je sens le début de l’aventure : une ouverture totale.
La semaine d’orientation :
Herentals, je descends du train où m’a rejoint un autre étudiant YFU. C’est parti pour la semaine d’orientation en compagnie d’adolescents du monde entier ! Exaltant d’arriver, de se présenter. Personne ne me connait, je ne connais personne : tout peut arriver. Cette semaine fut riche en rencontres avec des étudiants venus du Japon, Brésil, Suisse, USA, Mexique, Thaïlande… et bien d’autres (sans oublier les autres Wallons). Ce fut également, je trouve, un pas nécessaire pour entrer réellement dans l’échange, pouvoir se préparer à le construire.
La famille d’accueil :
Ça y est : temps de rencontrer ma famille d’accueil, avec qui je me sens directement à l’aise. Grâce à l’excellent contact que j’ai avec eux, j’ai pu vivre un superbe séjour. Tant de conversations, de sorties, d’activités… avec même un petit voyage à Oostende durant les vacances. La famille d’accueil est, je crois, un réel élément-clé : pouvoir être soi-même et ouvert avec eux, et réciproquement, amène une base de confiance et de stabilité pour l’entièreté du séjour et permet de se ménager en la maison un espace de sécurité nécessaire, de se sentir « chez soi ». De par leur présence tout au long de l’échange, ils peuvent également voir la progression en langue, et aider à son acquisition.
L’école :
Après un premier jour un peu difficile, j’ai pu à l’école tisser des liens d’amitié avec d’autres élèves. Nous avons partagé (partageons encore) des moments magnifiques.
L’école est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux cours que je n’ai pas en Wallonie, tels que « sciences culturelles ». J’en ai également appris au sujet de l’histoire de la langue néerlandaise, de la littérature, … Un voyage scolaire aux Pays-Bas m’a permis aussi de découvrir une manière bien différente de parler néerlandais… et de m’y habituer !
YFU :
J’ai beaucoup apprécié, durant ces trois mois, le soutien de YFU. Le fait de savoir qu’il a des gens à qui s’adresser en cas de besoin, et toute une organisation qui veille à ce que l’échange se déroule pour un mieux, m’a donné un sentiment de sécurité bien utile juste avant de se lancer.
YFU organise aussi des activités et weekends à intervalles réguliers, qui permettent de revoir les autres étudiants et d’échanger au sujet des expériences de chacun.
Une distance courte :
Un doute qui me semblerait légitime dans le cadre d’un programme en Flandre est celui-ci : la courte distance.
Dans mon cas, je dois dire qu’elle intervient peu : pour me rendre à Tienen, où réside ma famille d’accueil (à 40km d’où je vis en Wallonie), j’ai dû prendre deux trains jusqu’à Herentals, plus une heure de voiture jusque Tienen. Cela était suffisant pour brouiller les repères géographiques. De plus, le fait de ne me rendre (presque) que dans de nouveaux endroits, de ne voir que de nouvelles personnes, me donne l’impression de vivre pour quelque mois dans un monde parallèle, beaucoup plus éloigné que de 40 km.
Je dois également dire qu’une courte distance donne l’avantage indiscutable de pouvoir facilement revoir par après la famille d’accueil et les amis rencontrés là-bas. Cela, je crois, simplifie également les aurevoirs.
Mes conseils :
Un conseil que je donnerais est d’avoir déjà une base en néerlandais : cela m’a permis d’entrer beaucoup plus vite en contact avec mon entourage et d’avoir avec eux de réelles conversations et échanges. Je conseillerais également la connaissance de l’anglais afin de communiquer plus facilement avec les autres étudiants YFU.
Conclusion : ce qu’apporte un échange
Certainement une expérience des plus positives ! Découvertes : les villes de Leuven, d’Hasselt, de Brugge, d’Oostende, de Gent, etc… rencontres, expériences, apprentissage… bref un séjour intensif.
Au-delà des rencontres de lieux et de personnes, c’est également une rencontre avec soi-même. Qui est cette personne que les gens me demandent de décrire ? Comment m’adapter ici ? Qui de moi-même découvre-je chaque jour dans de nouveaux lieux ? Wat van mij ben ik? (Titre d’un poème de Jeroen van Merwijk). L’échange donne l’occasion de découvrir d’autres aspects de sa personnalité, de tester de nouvelles choses, de penser les choses autrement (littéralement avec un autre vocabulaire, de nouvelles expressions).
Un réel puzzle à construire au fil des semaines pour constituer un tout magnifique. Impressions et images qui resteront à vie, qui survivront à ce qui est plus, je crois, une continuité qu’un retour, dans le fait que oui, on évolue avec l’échange, on revient avec quelque chose en plus, avec les milliards de choses en plus auxquelles on s’est ouvert.